samedi 29 juillet 2006

Baille Ô Corneille

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Ô rage ! ô désespoir ! ô pétole infinie !
N'ai-je donc rien vu pour qu’il en soit ainsi ?
Et ne suis-je parti vers de nombreux spots
Que pour devoir m’avachir ici comme une marmotte ?

Ma board qu'avec respect toute la Gascogne craint,
Ma board, qui tant de fois a tranché ces écrins,
Tant de fois atterrie au plein milieu des bois,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?

Ô cruel souvenir de mes back loop manqués !
Efforts de tant de jours en un jour effacés !
Scélérate météo fatale à mon bonheur !
Anticyclone pourri d'où tombe mon honneur !

Faut-il de votre éclat que ma gorge s’assèche,
Et rester ici bas sans une bonne bière fraîche ?
Eole, sois de mon aile à présent le digne rider ;
Ce haut vent n’attend point un homme sans quiver ;

Et ton tempérament de feu aujourd’hui se résigne
Malgré le choix de tous, tu n’as pas donné signe.
Et voila, en tes risées minables, comment tu nous ments,
Mets mon aile aujourd’hui en un inutile ornement,

Board, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'a servi de coupe vent, et non pas de défense,
Va, quitte désormais ce rivage sans lendemain,
Passe pour me venger en de meilleures mains.


Texte d'après Pierre Corneille dans Le Cid année 1637, Acte I scène IV.
Crédit Photo Gerard Belbeoch


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