samedi 29 décembre 2007

Beaux NéNés

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Photographe et modèle inconnus, montage bye Benito





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dimanche 9 décembre 2007

Dans la purée !!



Je quittais la place de la bourse illuminée et ses façades XVIIIe fardées dans toute leur beauté par une épaisse brume. Cette atmosphère rendait aux décorations de Noël l'émotion de sourires festifs en suspension dans l'atmosphère.



La nuit était déjà avancée et j'entreprenais à pied la traversée du pont de pierre pour aller sur l'autre rive de la Garonne, tranquille et apaisé de savoir la belle cité calfeutrée sous son drap de fines lucioles infinies venues du ciel.

Presque arrivé à l'autre bout du pont je me retournais pour contempler le spectacle des façades de pierre blonde et des lumières tamisées. Mais la ville avait totalement disparu. Engloutie dans le noir ! Subitement. Je crus d'abord à une panne totale d'électricité avant de réaliser que l'épaisse brume en était seule responsable.
Le bout du pont que j'avais laissé derrière moi n'était pas plus visible et je fus presque pris de panique à l'idée que moi aussi j'allais disparaître à mon tour, rattrapé par ce linceul immuable.

Impression étrange et intense.



samedi 1 décembre 2007

Dans la bouillie !!



Dans un hyper du coin, je m’attarde devant le rayon des aliments pour bébé. J’y suis venu décidé, non pas au hasard. Simplement l’envie tout à coup de voir s’il existe toujours ces délicieuses bouillies que j’adorais parfois prendre au petit déjeuner, adolescent. Un creux au ventre me pousse inéluctablement.


Publicité pour Blédine en 1935

Je scrute, je tâte les paquets et je compare entre les étagères, un peu perdu. Il y a des noms qui me rappellent quelque chose, mais rien de vraiment clair. Le mot « bouillie » n’apparaît plus. Ce nom n’avait-il jamais été inscrit si clairement ? Les couleurs sont perturbantes et entre les masses des rayons garnis j’hésite un moment entre les mentions « pour bébé » et « pour grand bébé ». Je m’avoue mon scepticisme sur mon état à ce moment précis de ce que devrait être ma nature de grand ou de bébé… !! Voilà qui est troublant.
Une dame, jeune, passe par là, poussette aérodynamique et becquet arrière au-devant d’elle.
— Pouvez-vous me dire où se trouve la bouillie, s’il vous plait ? dis-je, certain que la réponse fuserait par un automatisme inné, vu l’âge du rejeton casqué et ceinturé. Sa propre blancheur ne pouvant venir que des nourritures si pures sur cet arrêt au stand.
J’ai du mal à comprendre la réponse, car elle est imperceptible et son ton gêné me fait comprendre que : soit ce n’est pas la mère du bambin, soit qu’elle est une mauvaise mère. Je regarde alors le gosse s’éloigner et je suis pris de tristesse du plaisir qu’il ne connaîtrait pas de se délecter de cette pâtée succulente. Je n’avais pas connu cette malchance.
Une autre jeune femme passe par là. Brune et plutôt jolie. Certain que j’en retirerai quelques informations précieuses, je m’enquis à nouveau. Et la réponse est cette fois à mon sérieux désavantage : — qu'est-ce qu’il prend d’habitude ?
Aïe, voilà un cas de figure qui, devant ma difficulté à lui répondre, me fait à mon tour passer pour un mauvais père. Je n’ai pas osé avouer qu’il s’agissait de moi-même… En tout cas, je prends conscience de la valeur de ce lieu si prompt à nouer des échanges et qui pourrait être là, comme dans une librairie, le témoin de nos convictions intimes les plus fortes.



vendredi 16 novembre 2007

Improvisations



J'ai acheté votre livre. Je ne l'ai pas lu, seulement pour vous encourager à continuer. Un peu comme on cotise à une association, pour le bienfait de l'évolution humaine. J'espère que vos droits d'auteur vous sont bien parvenus.



Signature d'Honoré de Balzac




Dans un rêve l'ours blanc du zoo, à cause du réchauffement climatique, avait trop chaud. On dut lui installer un frigo dans lequel il pouvait aller et venir à sa guise. Mais le frigo polluait à son tour l'atmosphère. Finalement, on laissa crever l'ours dans son parc, sous le regard hagard d'une foule d'enfants pour les sensibiliser. Comme tout était bien expliqué il n'y eut pas de tristesse, mais beaucoup de peur en l'avenir.



mardi 30 octobre 2007

Les femmes au chevet de la planète

Sauront-elles faire mieux que les hommes qui se sont beaucoup amusés avec la planète ?



Ce qui est sûr c'est qu'elle a bien besoin de soins...


Michelle Bachelet (Chili)
Cristina Kirshner (Argentine)
Pratibha Patil (Inde)

Angela Merkel (Allemagne)

Etc. Etc...

mercredi 24 octobre 2007

Le temps vole

J'avais pris le temps et l'avais gardé pour moi seul. Je pouvais alors chronométrer chacun dans ce qu'il faisait, puis le laisser là, figé comme une momie dans un temps infini, dès que je m'en détournais. À celui-ci qui pissait là contre un arbre je prenais son temps. J'attendais un peu plus loin, derrière un autre arbre pour observer là, un temps, puis je passais à quelqu'un d'autre.

Le temps de celui qui pissait contre son arbre disparaissait alors. Les feuilles de l'arbre étaient elles aussi suspendues, figées, immobiles et lui en bas de l'arbre était pareil. Il souriait en pissant, alors il resterait là à sourire en pissant, raide, le regard perdu dans le vague. Une statue pour l'éternité.

Un chien passait par là, nonchalamment, et hop !! Je lui volais son temps à lui aussi. Il restait alors sur deux pattes, en équilibre instable jusqu'à la nuit des temps...

La fable


La fable fabuleuse était affable. Comme une fontaine de mots démodés dans le plus grand chaos archaïque de la naissance du monde.

La sémantique tournait la phrase entraînante de l'affable, qui ne trouvait ses maux qu'à force de persuasion.

Voilà ! Elle avait chopé le virus. La phrase. Prit le melon ! Elle se tordait de rire à cause de la Faune Ethique qui vivait, elle, sous sa cloche. Enfermée dans sa hutte à se croire primitive.

Chaque minute comptait. Montre à l'heure, elle perdit son temps.




Clef au sol..


Dans le premier temps, j'avance un pas.
Un pas lent qui glisse sur le sol de bois verni.
La musique est lente, discrète, du fond de la salle feutrée et calfeutrée.

La jambe raide et timide touche l'autre jambe. La sienne.

Dans le deuxième temps, je fais des arcs avec mes bras et l'invite. Elle.
Dans les mouvements amples des voiles qui la couvrent.
Des voiles de soie, de soi. Des ailes qui se déploient.


Au troisième temps la musique est plus forte, plus vive, plus entraînante et monte, monte, s'échappe par les interstices des portes, des fenêtres...

Les bras se touchent, les jambes se croisent en clé de fa à même le sol.
La soie s'envole, les bras s'étiolent et les étoiles filent.
La danseuse étoile s'envole aussi comme dans un souvenir de Perec.

J'en reste au sol, stupide, tente désespérément de passer par là jusqu'au rai de lumière, là, plus loin.

Et si, et si...

vendredi 19 octobre 2007

Pourquoi suis si libre ?

(ou la vie passionnante d’une pensée de plumitif pubère….et encore).

Réponse: Parce que je n'ai pas choisi la façon dont je mourrai.

C'est un peu bizarre comme pensée ça non ? Ça date de février 2006, alors j'ai dû oublier ce qui s'y cache, mais je l'avais noté, au cas où...

Quand on n’a pas le choix, c'est qu'on est pas libre ? Non ? En général... c'est plutôt ça. La vie nous permet d'être vivants, de faire les choix qui nous conviennent pour vivre et de ne pas nous en faire de la mort. Mais si je n'ai pas choisi la façon dont je mourrai, c'est que je m'en remets alors au destin, et que ce destin me laisse toute liberté d'en profiter, de savourer la vie. Une mort peut-elle être aussi belle que la vie ? Sans doute.... si elle en est le reflet.




samedi 13 octobre 2007

De l'eau !!

Dans ce sahel quasi désertique où le soleil frappe fort, sauf lors des rares pluies, la météo ne prévenait jamais du temps qu’il allait faire le lendemain. Elle se justifiait simplement du temps qu’il avait fait la veille.


Vent de sable avant la pluie, dans le sahel ou j'ai passé deux années.



vendredi 28 septembre 2007

Envol.....

Une nation ou les « indésirables » se défenestrent à l’arrivée de la police dans le lieu où ils ont trouvé refuge, et se tuent, me donne envie de lui dire adieu….




mardi 18 septembre 2007

Civet de pigeon de Paris


Je me suis interrogé si le pigeon de Paris ne pouvait pas être reconverti en plat cuisiné fin et délicat ?? Un délicieux civet aux arômes de platane et de tilleul ?



Définitivement un blog spécialisé c'est ce qu'il y a de mieux !!

jeudi 13 septembre 2007

Indiana Jones

J’aime, sur la peau d’une femme, quand elle marche dans la rue à la fin de l’été, quand il fait encore chaud, croiser et entrevoir parfois sur son corps la zone d’ombre et de lumière qui sépare le bronzage de ce qui est resté caché au soleil. Une vision futile et incroyablement évocatrice. Le soleil a touché ce qu’il a pu et n’a pas flirté avec le reste. Il n’a de charme qu’avec ce qui a été exposé, juste à côté. C’est une question de contrastes.



Les nudistes bronzées, allongées sur la plage me semblent être des méduses en fin de ruts, excessivement blanches de leur mimétisme avec le sable mou et transparent comme une boule de pétanque. On est vite rassasiés. Autant les belles pudiques de fins d’été sont admirables de zones indéfinies et d’éblouissements. Un feu d’artifice sans artifices. C’est bien pire qu’au printemps, quand les décolletés commencent à s’élargir et les jupes à raccourcir. Rien à voir avec ce moment d’éveil de la nature qui vit avec nous le charme de l’excitation rustique, à la sortie de l’hiver. Là, vers le mois de septembre, cette zone frontière étrange dessine sur les corps des no man’s land, me fait osciller les yeux d’un coté, de l’autre, sans pouvoir vraiment discerner où s’arrête la limite, sans pouvoir arrêter leur mouvement. Des essuie-glaces en position rapide. Il faut avoir une bonne vue et être attentif, mais pas trop longtemps, car c’est fatiguant et ce qui compte est surtout l’idée après cette vision. Les formes sont soulignées sans qu’on les distingue vraiment, les vêtements sont presque inutiles et on envie de les arracher, là, sur le pavé, pour découvrir ce qui reste…. Combien il y a de ces zones dont on ne sait si elles sont bronzées ou pas ? Découvrir toutes ces frontières qui donnent à lire une carte du plaisir qu’on n’aura pas. Une exploration qui ne demande qu’à dépasser ces limites. Je me sens Indiana Jones jusqu’au bout des lunettes.




Brève de caddie




Au moment de payer mes achats, dans un supermarché quelconque, j’apprécie de façon indescriptible de demander à la caissière, avec un ton très surpris « - Mais vous m’avez fait un prix d’ami ? » et celle-ci de vérifier aussitôt le montant affiché, puis, systématiquement, de lever la tête pour vérifier si la mienne lui dit quelque chose ou pas, si à tout hasard je ne suis pas une vieille connaissance qui pourrait surgir de sa mémoire… C’est très drôle ce moment de doute, et c’est bien utile pour relever un moment particulièrement fade de la routine…





mercredi 12 septembre 2007

Couple

En professionnel de la séparation de couple que j’avais expérimenté à de nombreuses reprises, je me recevais moi-même dans mon cabinet, confortablement installé dans un fauteuil en cuir aux couleurs sombres. Je me faisais le point.






Voyons, la situation que nous vivions avait-elle assez pourri pour espérer, à deux, se retrouver enfin seuls ? Comme s’il s’agissait d’une presque évidence bienfaitrice qui nécessiterait lucidité sur soi comme sur l’autre. Y aurait-il une étape encore plus chaotique dans la relation dont chacun tirerait alors une blessure certaine et définitive qu’il ne fallait pas atteindre ? Un point de non-retour qui toucherait un bas fond, alors qu’il fallait au contraire trouver d’urgence la ressource pour plébisciter le bien-être. Il y avait à cet instant là la nécessité de trouver une fin heureuse, vivante et stimulante, presque autant que s’il s’agissait d’une nouvelle rencontre. C’était ma façon de ne pas sombrer complètement, d’imaginer que le présent puisse déteindre sur l’avenir le plus gaiement possible. De tirer de la fatalité des éléments positifs qui pourrait nous rendre service, avec la limite encore possible, ou pas, de l’empathie à ce moment précis.

Je me rendis compte alors que je ne pouvais réfléchir seul qu’à deux. L’autre était la partie nécessaire de ma future solitude, pourtant nécessaire.


dimanche 26 août 2007

Stabat Pater XI

Bob is gone…




Tu as claqué derrière toi la porte de ta tombe ce 20 juillet 2007, dans un dernier coup de sang. Tu t’y es planqué, furieux et énervé que ce monde ne veuille plus de toi et ta liberté. Et te voilà pris à ton tour, comme tous les vivants qui ne le sont plus, par le service universel du Salut, auquel personne n’échappe, malgré la jouissance sur terre dont tu as eu le cul béni. Évidemment, tu aurais préféré rester ici-bas parmi nous hein ?? Mais ça ne marche pas toujours comme on le voudrait. Hé oui coquin ! Te voilà pour l’éternité enfoui sous quelques mètres cubes de pierres carrées, pour être au frais et à l’ombre comme à ton habitude, loin du soleil et de la chaleur que tu craignais tant.

Et tu me laisses là comme une quenotte un peu branlante qui perd ses racines, une peu déchaussée, un peu jaunie, ébranlée par ce qu’elle doit faire avaler au bonhomme et qui est un peu dur à mâcher quand même. Mais je ne suis pas triste parce que tu m’avais rassasié très top de ce qui m’attendrait un jour, malgré moi, malgré toi. En plus, tu as eu une belle vie, une mort assez cool. Mais maintenant te voilà planqué et nous n’avons plus qu’à nous démerder. Nous ne pourrons plus parler, mais moi je peux continuer à le faire dans mon coin, en t’écrivant cette bafouille. Un dialogue sans échange, le dialogue des anges.

Sacrée fripouille !! Tu m’as un peu surpris, même avec tes 96 piges. Je m’y attendais un peu évidemment, parce qu’à ton age, c’est déjà une longue vie, alors qu’il y a quelques semaines tu déconnais encore. Mais tu es gonflé quand même !! Tu me laisses en plan, là, comme une chaussette trouée et mal lavée, pendante sur son fil parmi mes frusques et autres souvenirs de mon enfance que je raccroche aux branches des arbres que tu aimais tant. Ma mémoire n’a plus qu’à se dessécher là en pendouillant. En dessous d’elle c’est le vide et je n’ai pas l’habitude d’être équilibriste. Il faudra bien pourtant.

Par contre, je veux te le dire, tu t’es un peu gouré quand même dans le choix du lieu où tu gis désormais. Car au dessus de ta tombe, pas d’arbres, pas d’ombre, pas de feuilles vertes pour te faire entendre le souffle du vent dans les cimes. C’est un peu la désolation ce coin où il n’y a que des tombes alignées les unes aux autres. Un dédale de dalles sans trop de fioritures et parfois ridicules. C’est un peu moche ta dernière adresse. C’est terne. Y à pas grand-chose à visiter. Au moins, la toponymie des lieux devrait t’inspirer sans doute un poil, et même te faire marrer si tu regardes autour de toi les noms de tes voisins. Maigre consolation. Sans doute aussi tu admireras avec intérêt les minéraux et autres marbres qui recouvrent ces demeures ternies par les rayons du soleil, mais tu dois les avoir déjà dans ta collection.

En fait, tu es comme dans une grotte maintenant, mais sans peintures rupestres à commenter. Et je me souviens de celle où tu nous avais trimballés une fois, dans le fin fond de l’Espagne pour y dégoter des Pyrites cubiques scintillantes parmi les tas de gravats et de décombres. Un trou du monde. À genou, tapis dans la fraicheur de la caverne, on avait cherché des trésors alors que les locaux nous en fournissaient des bien plus belles à prix dérisoires, que tu refusais. Quel chemin chaotique on avait emprunté là, dans ta GS en position haute, qui sautait de roc en roc tel un vieux 4X4 sans aucune suspension. Bon, j’imagine maintenant qu’au moins sur le plafond de ton cercueil il y a quelques étoiles qui te font entrevoir un coin de ciel, même s’il y fait nuit. C’est beau les étoiles. C’est comme les pyrites, ça brille quand elles sont bien nettoyées.


Quelque soit l’endroit où tu te trouves vieille canaille, près de la Grande Ourse sans doute, je te sens toujours avec moi et je ne pourrai pas t’oublier. Comme je n’oublierai jamais les traits de ton dernier visage tel qu’il m’est apparu sur ton lit de gisant, souriant, détendu et beau… oui, beau, malgré ton teint blafard qui indique bien que ton cœur s’est arrêté de battre, mais pas le mien. Et tu souriais !! Ca mon coquin c’est bien le signe que tu t’éclates déjà là haut dans les cieux et qu’avec tes potes, c’est sûr, tu es déjà en train de créer une confrérie du bon goût et des saveurs célestes afin d’améliorer le pain quotidien que tu dois trouver bien fade et sec. Je t’enverrai quelques bouteilles de Bordeaux, ou du Porto, dès que je serai moi aussi de retour sur cette terre fœtale. Mais c’est un peu lourd à expédier, il faudra un peu de temps. Patience.

Ha mon coquin !! Tu es content de toi hein ? De nous avoir laissés ainsi en plan. Mais j’avoue qu’avec le message posthume que tu as eu la délicatesse de nous écrire je suis un peu scotché. Tu n’as pas mégoté. Ton mot de tendresse et d’affection pour tous tes enfants est sans équivoque et va en remuer certains. Un testament bien chiadé où tu nous parles au présent comme si tu nous écrivais de l’au-delà. En direct Live. Depuis 16 ans il nous attendait là, couché sur le papier. Tes derniers vœux, tes dernières volontés. Et tu as mis tout ce temps pour nous dire que tu nous aimes, pour la première fois. Tu t’es retenu jusqu’à cet instant parce que tu ne voulais pas le dire. Alors que tu aurais pu mettre à profit ces 16 dernières années, nous le faire mieux sentir. Mais pour toi c’était une évidence. Comme si tu nous le répétais une dernière fois. Sans doute....

Tu t'éclates déjà là haut, je suis sûr, et moi... je ne suis pas triste...exactement comme tu m'as souvent dit !!


mardi 12 juin 2007

Stabat Pater X


Les outils, sont toujours là
Comme des légos dans ton cerveau
Un peu en pagaille, accrochés plus ou moins
En vrac et sans logique, car tu défailles...



mardi 29 mai 2007

Cherche famille...complète




Pour cause de démission de famille névrosée, rancunière, trop nombreuse, avide, inconséquente...


A 43 ans, je cherche une famille simple, joyeuse, intéressée par présence mâle, de bon goût, avec fortune si possible ou vivant au Brésil, par exemple, ou pays idyllique, bien venté, située au bord de l'eau... Faire offre, merci.



PS: Mon adoption est encore possible. Tarifs sur simple demande.

lundi 28 mai 2007

Sensuelle

Dans ces incertitudes qui t'affaiblissent, il n'y a de bon que la douceur de cette main qui te sied si bien,
Elle se fait douce, charmeuse, envoutante... comme elle seule sait le faire, timidement, mais surement,
Elle t'envahit, cette main immense et scrupuleuse de sentir cette peau qui frémit, qui jouit si bien,
Ne vois là que ce qui est bon pour le plaisir et ne t'occupes pas du reste, c'est superflu, profite de ce moment.

Inspiré d'une photo de Stefan May

Il pleut, dehors il pleut...



Il pleut,
Dehors il pleut,
Un tourbillon de brume passe et puis s’évade,
Une bourrasque de vent qui s’écrase devant moi.


Je suis au chaud et pense, pense,
Le nez collé au carreau,
Qu’il serait temps que je me lance,
Au milieu de toute cette eau,

Il pleut,
Dehors il pleut,

De mon doigt sur la vitre,

J’écris le nom de mon ennui,
Je me tends et écris vite,
Le nom de mon ennemi,


Pluie, pluie, pluie

Viens me battre sur le sol,
Écrase-moi de tes lances acérées,
Cingle mes joues dans ton vol,
Transperce-moi de tous côtés,


Il pleut
Dehors il pleut,


Je suis au chaud et pense, pense,
Qu’il serait temps que je m’habille,
Je suis au chaud, mais sans défense,
Devant le temps qui s’éparpille,


Je sens l’air, l’eau, le froid qui m’agacent,
La vie qui bat son plein derrière la vitre,
Je sens l’attente, le devoir qui me lassent,
Je m’écrase contre la vitre comme une feuille,


Il pleut,
Dehors il pleut,


Je sens mes mots, mes songes, mes envies,
Je sens mes lèvres, mes mains, mon ventre,
Je sens mon corps, mon âme qui sont partis,
Je ne vois plus rien dehors que l’ennui,


Il pleut,
Dehors il pleut..... enfin....je crois..
.

dimanche 27 mai 2007

34 nœuds + moi = 35

Au relevé (maxi) de Lacanau Lac, ce dimanche. Oui, oui, j’étais bien sur l’eau avec mon aile qui m’a joué des tours. Des tours de passe-passe. D’un coté je vais, puis de l’autre je te surprends… et hop, une planche qui disparaît sous les flots…. Et hop une vague qui t’envoie en l’air… comme ça, histoire de te faire voir le ciel d’un peu plus près.



Puis l’orage, plutôt le grain, ha oui, c’était beau la vache !! La surface de l’eau qui se couvre tout à coup d’un brouillard de fines particules d’eau, sur 20 centimètres d’épaisseur. Impression de naviguer au dessus des nuages, chahuté par les ruades des coups de vent.

Et moi seul au milieu de rien.

J’ai mal aux bras, aux jambes… partout.

samedi 26 mai 2007

Le circuit

" - Et je fonce sur mon vélo rose en pleine ville encore endormie. Quels feignants !! Je me lève à l’aube, moi, et je pars aux courses, faire les courses, la course…
Je me fiche bien des automobilistes. Je grille les feux et j’em… la maréchaussée. Tiens, il fait bon ce matin. Merde j'ai oublié un gant !! Pas grave. Mes joues on pris un coup de rose quand même… Et hop !! Un feu rouge… et zou, sur une ligne jaune… Mon cabas noir est bien accroché… oui…

- Il n’a pas intérêt à m’emmerder encore une fois ce marchand de légumes avec des carottes avariées…"

- Ha !! Saloperie de pigeon tu ne peux pas aller gambader ailleurs que devant ma roue…!! "




Et voila encore l'autre photographe, avec son machin, qu'est-ce qu'il m'enquiquine celui-là. Pourquoi il est toujours planté là ? S'il croit que je l'ai pas au coin de l'oeil. Il n’a rien d'autre à fiche ? "


vendredi 25 mai 2007

La muerte m'amuse..

Je vais mourir.

Dans quelques mois, dans quelques heures, semaines ou jours je ne serai plus là… Je viens d’apprendre cela comme une pierre que l’on reçoit sur la tronche qui tombe du haut d’une falaise immense… PAF ! Comme un piaf tiré au vol par un coup de fusil bien ciblé. Imparable, immuable, impensable, inimaginable…. Je vais mourir, car je l’ai mérité et que le sort en a voulu ainsi. On ne peut rien y faire. Le monsieur affable qui me l'a dit en était certain malgré ses précautions.



Merci de ne pas me contacter quand vous saurez cette nouvelle. J’apprends pour le moment à faire le deuil de moi-même. J’ai besoin d’un peu de calme, de retraite et de discernement. C’est d'ailleurs un peu curieux comme sensation, mais, au risque de vous étonner ou de vous choquer, déjà l’idée de réfléchir à ma propre mort naturelle proche me plait bien malgré tout. Hé oui déjà !! C’est étonnant comme ma faculté d’adaptation, faite pour la vie et l’avenir, m’indique déjà le chemin de la mort alors que je ne m’y attendais pas. Hop !! Sens inverse.

J’écris vite alors ces quelques mots car je ne sais combien de temps mon sursis va durer...

Bises glaciales.

mardi 22 mai 2007

Le kitesurfeur..




Temps suspend ton vol...




....
Et par dessus les flots
Eloigne-moi du sol
Tire-moi vers le haut

Plus haut.... encore...
Cliquez sur l'image pour accéder au site du photographe
Gérard Belbeoch

dimanche 20 mai 2007

Vive la VIeme Raie Publique !!



Car maintenant c’est sûr qu’on l’a bien profondément dans le trou de balle !!


Et c’est bien grâce à Nicolas Sarkozy qu’on va l’avoir la 6ème république… sûr !! Sauf qu’il ne l’aura pas fait exprès. A moins qu’il n’en revienne volontairement aux huttes et au nomadisme. Comme ces travailleurs pauvres qui vivent et dorment dans leur bagnole !! J’ai bien fait de m’acheter un Combi VW !! Un sens inné de l’anticipation ? Je n’espère pas tant que ça. Aller, patientons 5 ou 10 ans avant que tous ces orgueilleux qui ont voté pour lui ne se réveillent peut être… ou se barrent en courant en serrant les fesses ?

A l’aube le coq ne chantera plus…. Couiiiic !!!



La Casta !




Tandis que je fourrageais tranquillement dans ma narine avec l'index droit, assis à la terrasse d’un café, perdu dans mes pensées, je fus stupéfait de l’apparition soudaine de Laetitia Casta à 20 mètres de moi, me regardant avec tendresse.

Je restais là, bouche bée devant le sublime corps ondulant de cette déesse et de son sourire ineffable à mon égard, le doigt bien calé au fond du nez, retenant mon cerveau pour qu’il ne déborde pas tout à coup. Mon regard figé dans le sien. Elle était superbement revêtue d’un châle d’été blanc qui faisait ressortir son teint bronzé. Par-dessous ce voile d’albâtre, un léger débardeur aux bretelles de soie vert de nacre descendait sur une poitrine tendue en avant comme deux missiles pointés vers moi. Un jean moulait ses hanches savoureuses et des escarpins la rendait dénuée de toute prétention et c’était bien cela qui était parfaitement odieux à mon imaginaire figé de laboureur paisible de mon âme. Je me suis alors demandé si je n’avais pas atteint directement avec mon ongle un ou plusieurs neurones. Je n’osais plus bouger de peur de faire disparaître cette vision, de débrancher le fil des mes songes….

Allez, allez…. Benito…. casta d’là !! T’as vraiment l’air d’un con.

vendredi 11 mai 2007

Le vent du sud



Ici le vent souffle en continu comme à travers une énorme roche fissurée. Aussi dur que la pierre, aiguisé comme une lame. Ce vent là single, gifle, siffle, il rend fous ceux qui ne sont pas assez solide dans leur tête. L’air rentre par les narines de celui qui le hume face à la mer et tourbillonne, calé au fond du crâne, en tornade microscopique. Il déconnecte les neurones, récure toutes les pensées.
Pourtant tout est plat aux alentours, tous est blême comme de l’eau pas très claire. Les étangs, les salins, les digues pleines de nids de poules sur lesquels ont circule. Il y aurait tout pour méditer calmement sur les étendues de mer ou d’eau douce.


Beauduc (Camargue) au coucher du soleil

Mais ici on est bousculé par le vent, chahuté en permanence, brinquebalé d’une jambe sur l’autre quand on marche. Le vent est le facteur du déséquilibre permanent de celui qui se rend à Beauduc. J’ai calé mon véhicule pour la nuit pas très loin du bord de la plage. En plein travers du vent qui vient du large. 26 nœuds seulement ce soir, plus moi qui vais dormir ici, secoué comme une chaussette sur son fil à linge. Ou bercé, si j’arrive à m’habituer aux ruades de la brise. Pas étonnant que les chevaux soient aussi fougueux et que les taureaux des environs soient aussi sanguins.

Mais que c’est beau, que c’est austère et extrême !! Rien que pour une nuit, ça vaut la peine de faire le détour, surtout en traversant la Camargue en plein par son milieu.

lundi 16 avril 2007

Le royaume du vent



Impossible de savoir si depuis 1844, date de fondation de la ville de Dakhla par les espagnols au sud du Sahara Occidental le vent souffle ici comme il souffle aujourd’hui. Les relevés météos n’existaient pas, les manches à air étaient celles des rares Sahraouis présents dans le coin, ou plutôt de leur cheich emportés par la brise.


Sur la route de Dakhla (Sahara Occidental)


Quand on marche le long de la route qui même au camp (30 km de ligne droite !!) les camions surchargés qui nous croisent ont un air penché, une espèce de vague à l’âme inquiétant, qui fait croire à un châssis défectueux, à un train de pneus crevés. Mais non, c’est le vent !! Celui qui les persécute de coté comme une gifle violente donnée par une femme enragée.
Le sable au ras du sol vous cingle les chevilles. Les rares herbes viennent se planter dans le bas du pantalon comme des sagaies. Les traînées de poudre de sable s’enfuient au loin à la vitesse de l’éclair, dans un mouvement ondulé qui rend le sol instable. On marche courbé et ivre.

L'été sera chaud


Transpiration au creux de la serviette
Chaleur de la douche qui effleure ma crasse
Froides impressions du savon sur mes pattes
Tricot de corps et maillot de bain à terre


Sillon de la douche sur mes ailes déployées
Ocre jaune de l’aube et du soleil vague
Gorge rouge de la piqûre de l’insecte
Dans la fraîcheur matinale, le soleil se lève


Tout l’été il pleut, il fait froid, le soleil enfin
Pêche à la ligne et poisson dans la baignoire
Dans le contre jour un rayon blanc m’éblouit
Mouche dans la douche prend coup de torchon


dimanche 7 janvier 2007

La voix


Il y a quelqu’un qui parle dans la chambre. Antoine entend nettement une voix d’homme, enjouée. Il s’approche de quelques pas dans l’escalier. Un rire sournois et brutal lui parvient alors de derrière la cloison, comme un uppercut.

— Ha ha ….. chienne ! tu l’as bien aimé cette dérouillée, hein ?



Aucune réponse ne vient de la femme prostrée sur le sol. Mais plus jamais le long silence qui suivi cette question ne fut aussi violent pour Antoine. Plus jamais il ne saurait croire à la sincérité apparente et simple d’un homme qui lui paraissait bon. Plus jamais il ne ferait confiance dès le premier souffle à la quelconque explication que donnerait sa mère. Plus jamais. Car il savait tout au fond de lui que quelque chose n’allait pas entre eux deux. Il se doutait depuis des mois. Et… ce sentiment trop coupable qui l’envahit alors lui paraissait trop injuste. Il comprit tout et cela le meurtrit de façon la plus dure qu’il n’avait jamais connu, alors que les vexations étaient pourtant nombreuses depuis cette arrivée au sein du foyer. Son attention fut extrême pour tenter d’écouter ce qui allait advenir et pour sauver sa peau de cette rage qui le submergeait si brutalement. Le silence se fit alors lourd comme une chape de plomb liquéfiée qui l’enveloppait. Un silence plein de cris. S'il avançait en haut de l’escalier, dans le couloir mal éclairé, les lames du parquet allaient craquer. S'il faisait un pas de plus encore ces mots allaient se diriger tout droit contre lui et le transpercerait à jamais. Figé dans sa chair sur ces quelques marches gravies, que l’éclat de voix avait stoppé net dans sa course, Antoine consenti toutefois à reprendre son souffle après un instant qui lui parut une éternité. L’air qu’il respirait avait un goût de souffre, celui qu’il expirait était épais et tenace et lui semblait impossible à repousser devant lui. Il étouffait, sa cage thoracique enfoncée. Il était en équilibre sur un fil placé à des centaines de mètres de haut au-dessus des rochers. Sans filet, avec ses seuls bras d’enfant pour servir de balancier. Antoine n’osait pas regarder en bas, ne pouvait revenir en arrière, ne se sentait pas capable d’avancer d’un centimètre supplémentaire. Tout autour de lui était le vide gigantesque. Au-dessus le ciel était menaçant. Le vent pourrait se lever d’un moment à l’autre et le faire chuter. Cette toile d’araignée qui l’étreignait ne tenait qu’à un fil et il sentait bien que ce brin ténu pouvait lâcher à tout moment.

Le silence se prolongeait entrecoupé des sanglots étouffés par les lèvres tuméfiées de la femme. Et ce rire sarcastique qui continuait de résonner entre les murs, dans ses oreilles. « Non », pensa seulement Antoine. Le seul mot à peu près cohérent qui lui vint et avait un peu de sens à cet instant pour lui, pris dans sa stupeur.

Ces paroles qu’avait prononcé l’homme envahirent peu à peu l’espace des pièces alentours, en écho feutré dans un univers inexistant et lui revenait en pleine face. Un flot de lave mêlée de fange et d’immondices qui détruisait sur son passage tout ce décor familier, tous ses repères. Il avait du mal à le croire. Etait-il, lui, toujours vivant ? Etait-il possédé à son tour par cette voix qui lui glaçait le sang, lui terrassait les membres ? Devait-il se soumettre et accepter ? Aucune réponse ne lui vint. Il vacillait tantôt en avant, tantôt en arrière. Sa mère gisait sur le sol, pensa-t-il. Lui, il se sentait éclaboussé de la douleur prescrite de force comme une potion qui ne le soulagerait pas. Le médecin était un charlatan et la blessure resterait à jamais une plaie béante.