jeudi 13 septembre 2007

Indiana Jones

J’aime, sur la peau d’une femme, quand elle marche dans la rue à la fin de l’été, quand il fait encore chaud, croiser et entrevoir parfois sur son corps la zone d’ombre et de lumière qui sépare le bronzage de ce qui est resté caché au soleil. Une vision futile et incroyablement évocatrice. Le soleil a touché ce qu’il a pu et n’a pas flirté avec le reste. Il n’a de charme qu’avec ce qui a été exposé, juste à côté. C’est une question de contrastes.



Les nudistes bronzées, allongées sur la plage me semblent être des méduses en fin de ruts, excessivement blanches de leur mimétisme avec le sable mou et transparent comme une boule de pétanque. On est vite rassasiés. Autant les belles pudiques de fins d’été sont admirables de zones indéfinies et d’éblouissements. Un feu d’artifice sans artifices. C’est bien pire qu’au printemps, quand les décolletés commencent à s’élargir et les jupes à raccourcir. Rien à voir avec ce moment d’éveil de la nature qui vit avec nous le charme de l’excitation rustique, à la sortie de l’hiver. Là, vers le mois de septembre, cette zone frontière étrange dessine sur les corps des no man’s land, me fait osciller les yeux d’un coté, de l’autre, sans pouvoir vraiment discerner où s’arrête la limite, sans pouvoir arrêter leur mouvement. Des essuie-glaces en position rapide. Il faut avoir une bonne vue et être attentif, mais pas trop longtemps, car c’est fatiguant et ce qui compte est surtout l’idée après cette vision. Les formes sont soulignées sans qu’on les distingue vraiment, les vêtements sont presque inutiles et on envie de les arracher, là, sur le pavé, pour découvrir ce qui reste…. Combien il y a de ces zones dont on ne sait si elles sont bronzées ou pas ? Découvrir toutes ces frontières qui donnent à lire une carte du plaisir qu’on n’aura pas. Une exploration qui ne demande qu’à dépasser ces limites. Je me sens Indiana Jones jusqu’au bout des lunettes.




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