samedi 29 décembre 2007

Beaux NéNés

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Photographe et modèle inconnus, montage bye Benito





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dimanche 9 décembre 2007

Dans la purée !!



Je quittais la place de la bourse illuminée et ses façades XVIIIe fardées dans toute leur beauté par une épaisse brume. Cette atmosphère rendait aux décorations de Noël l'émotion de sourires festifs en suspension dans l'atmosphère.



La nuit était déjà avancée et j'entreprenais à pied la traversée du pont de pierre pour aller sur l'autre rive de la Garonne, tranquille et apaisé de savoir la belle cité calfeutrée sous son drap de fines lucioles infinies venues du ciel.

Presque arrivé à l'autre bout du pont je me retournais pour contempler le spectacle des façades de pierre blonde et des lumières tamisées. Mais la ville avait totalement disparu. Engloutie dans le noir ! Subitement. Je crus d'abord à une panne totale d'électricité avant de réaliser que l'épaisse brume en était seule responsable.
Le bout du pont que j'avais laissé derrière moi n'était pas plus visible et je fus presque pris de panique à l'idée que moi aussi j'allais disparaître à mon tour, rattrapé par ce linceul immuable.

Impression étrange et intense.



samedi 1 décembre 2007

Dans la bouillie !!



Dans un hyper du coin, je m’attarde devant le rayon des aliments pour bébé. J’y suis venu décidé, non pas au hasard. Simplement l’envie tout à coup de voir s’il existe toujours ces délicieuses bouillies que j’adorais parfois prendre au petit déjeuner, adolescent. Un creux au ventre me pousse inéluctablement.


Publicité pour Blédine en 1935

Je scrute, je tâte les paquets et je compare entre les étagères, un peu perdu. Il y a des noms qui me rappellent quelque chose, mais rien de vraiment clair. Le mot « bouillie » n’apparaît plus. Ce nom n’avait-il jamais été inscrit si clairement ? Les couleurs sont perturbantes et entre les masses des rayons garnis j’hésite un moment entre les mentions « pour bébé » et « pour grand bébé ». Je m’avoue mon scepticisme sur mon état à ce moment précis de ce que devrait être ma nature de grand ou de bébé… !! Voilà qui est troublant.
Une dame, jeune, passe par là, poussette aérodynamique et becquet arrière au-devant d’elle.
— Pouvez-vous me dire où se trouve la bouillie, s’il vous plait ? dis-je, certain que la réponse fuserait par un automatisme inné, vu l’âge du rejeton casqué et ceinturé. Sa propre blancheur ne pouvant venir que des nourritures si pures sur cet arrêt au stand.
J’ai du mal à comprendre la réponse, car elle est imperceptible et son ton gêné me fait comprendre que : soit ce n’est pas la mère du bambin, soit qu’elle est une mauvaise mère. Je regarde alors le gosse s’éloigner et je suis pris de tristesse du plaisir qu’il ne connaîtrait pas de se délecter de cette pâtée succulente. Je n’avais pas connu cette malchance.
Une autre jeune femme passe par là. Brune et plutôt jolie. Certain que j’en retirerai quelques informations précieuses, je m’enquis à nouveau. Et la réponse est cette fois à mon sérieux désavantage : — qu'est-ce qu’il prend d’habitude ?
Aïe, voilà un cas de figure qui, devant ma difficulté à lui répondre, me fait à mon tour passer pour un mauvais père. Je n’ai pas osé avouer qu’il s’agissait de moi-même… En tout cas, je prends conscience de la valeur de ce lieu si prompt à nouer des échanges et qui pourrait être là, comme dans une librairie, le témoin de nos convictions intimes les plus fortes.