vendredi 11 mai 2007

Le vent du sud



Ici le vent souffle en continu comme à travers une énorme roche fissurée. Aussi dur que la pierre, aiguisé comme une lame. Ce vent là single, gifle, siffle, il rend fous ceux qui ne sont pas assez solide dans leur tête. L’air rentre par les narines de celui qui le hume face à la mer et tourbillonne, calé au fond du crâne, en tornade microscopique. Il déconnecte les neurones, récure toutes les pensées.
Pourtant tout est plat aux alentours, tous est blême comme de l’eau pas très claire. Les étangs, les salins, les digues pleines de nids de poules sur lesquels ont circule. Il y aurait tout pour méditer calmement sur les étendues de mer ou d’eau douce.


Beauduc (Camargue) au coucher du soleil

Mais ici on est bousculé par le vent, chahuté en permanence, brinquebalé d’une jambe sur l’autre quand on marche. Le vent est le facteur du déséquilibre permanent de celui qui se rend à Beauduc. J’ai calé mon véhicule pour la nuit pas très loin du bord de la plage. En plein travers du vent qui vient du large. 26 nœuds seulement ce soir, plus moi qui vais dormir ici, secoué comme une chaussette sur son fil à linge. Ou bercé, si j’arrive à m’habituer aux ruades de la brise. Pas étonnant que les chevaux soient aussi fougueux et que les taureaux des environs soient aussi sanguins.

Mais que c’est beau, que c’est austère et extrême !! Rien que pour une nuit, ça vaut la peine de faire le détour, surtout en traversant la Camargue en plein par son milieu.

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