mercredi 24 octobre 2007

Le temps vole

J'avais pris le temps et l'avais gardé pour moi seul. Je pouvais alors chronométrer chacun dans ce qu'il faisait, puis le laisser là, figé comme une momie dans un temps infini, dès que je m'en détournais. À celui-ci qui pissait là contre un arbre je prenais son temps. J'attendais un peu plus loin, derrière un autre arbre pour observer là, un temps, puis je passais à quelqu'un d'autre.

Le temps de celui qui pissait contre son arbre disparaissait alors. Les feuilles de l'arbre étaient elles aussi suspendues, figées, immobiles et lui en bas de l'arbre était pareil. Il souriait en pissant, alors il resterait là à sourire en pissant, raide, le regard perdu dans le vague. Une statue pour l'éternité.

Un chien passait par là, nonchalamment, et hop !! Je lui volais son temps à lui aussi. Il restait alors sur deux pattes, en équilibre instable jusqu'à la nuit des temps...

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